Dernière étape avant l’Equateur, le cinquième pays de notre périple. Jerem est malade et la motivation nous manque un peu pour rattaquer dans la montée, on saute dans un collectivo pour se faire déposer une centaine de kilomètres plus loin.
Les montagnes tout au nord du Pérou sont beaucoup plus habitées et cultivées, pleines de petits villages entourées de terrasses et de petits champs. Deux sœurs curieuses viennent discuter alors qu’on s’arrête à l’ombre d’un eucalyptus, la conversation dévie un peu après les questions habituelles… Et alors, d’où vous venez, combien coûte le fromage? Et un litre de lait? Et un sac de patates? Et une poule? Nous on est très bien ici. Ici l’air est pur, et on est heureux… On repars avec leur bénédiction. Le paysage change radicalement quelques kilomètres plus loin, on se sent plonger dans une serre chaude et humide pleine de bananiers, l’odeur de la forêt sub-tropicale nous enveloppe, une odeur de terre chaude, sucrée, musquée. Après ces longs mois à grelotter en altitude, le changement est assez brutal, avec des températures avoisinant les 30°C. Ce soir on plante la tente dans une plantation de bananiers, transpirants dans nos vêtements enveloppants pour nous protéger des moustiques et de toutes les bestioles qui ont décidé de nous dévorer par petits bouts. Des grands papillons bleus volent autour de la tente, des espèces de blattes géantes nous tournent autour, des cigales grandes comme le pouce remplissent la nuit de leurs crissements stridents.
Les bords de route sont pleins de noix de coco percées d’un trou, on comprend mieux pourquoi quelques kilomètres plus loin en tombant sur une échoppe où s’empilent sous un bougainvillier de grosses noix de coco percées pour y passer une paille; l’eau de coco glacée est un délice. Les gens les boivent en conduisant et les lancent par la fenêtre une fois vides, comme en France on jette les noyaux de cerises; encore un danger insoupçonné des routes péruviennes… Les noix de coco sont ensuite remplacés par les ananas, on longe les plantations et on profite des jus pressés au bord de la route; un 4×4 bien chargé nous donne un ananas fraîchement cueilli, on nous offre quelques kilos de petits citrons doux, on profite des fruits tropicaux… On est surpris des rizières qui couvrent les fonds de vallées, bordés de maïs, de cocotiers et de bananiers. On rejoint Jaen, puis San Ignacio, la dernière grosse ville avant l’Equateur. Le tout dernier village avant la frontière de La Balsa possède une « plataforma de sacrificio municipal »… le temps des Incas n’est pas loin! La vache peinte sur le mur est probablement là pour nous rassurer sur leurs intentions, surtout pour ceux qui viennent d’entrer au Pérou… Nous, on se dit qu’il est temps qu’on aille voir comment c’est de l’autre côté de la frontière, et après un petit restau pour fêter la fin du Pérou, nous voilà en Equateur. Fini les Soles, bonjour au dollar. L’Equateur n’a pas de monnaie propre, c’est le dollar américain ici qui est utilisé.
La piste qui part de la frontière nous inspire peu avec ses 10% de pente, et c’est en « bétaillère » qu’on se rend à Zumba, première ville Equatorienne. Les montagnes sont découpées en petits champs bien propres, des paturages verts vifs et des plantations de café. Les bords de routes sont beaucoup plus propres qu’au Pérou, les maisons ont de grands toits pour se protéger de la pluie ou du soleil, au choix, et trainer dans les hamacs, les jardins sont fleuris. Nous voilà maintenant à environ 500km de l’équateur, et la nuit tombe comme un rideau sur le décor qui nous entoure. Quelques points de lumière apparaissent un instant dans les plantations de café, étincelles éclatantes intermittentes comme la lueur des étoiles, des milliers de lucioles illuminent le paysage la nuit venue.
On est vite séduits par l’Equateur, l’accueil chaleureux qui nous est fait, beaucoup plus de considération de la part des conducteurs sur la route, on entend beaucoup moins de « gringo » lorsque l’on roule, les chiens sont globalement moins agressifs, les magasins sont beaucoup plus approvisionnés et les boulangeries pleines de choses alléchantes… Point négatif cependant, le virage n’est pas trop répandu et les pentes terriblement raides… on nous avait prévenus! On reprend des forces à Vilcabamba, petit village connue pour le nombre de centenaires qui y vivent et attire beaucoup d’occidentaux en quête de jouvence, l’ambiance est sympa mais plutôt décalée, on a un peu l’impression d’être en Europe.
Top les jeunes, c’est cool de nous faire encore réver avec vous !!
bien au chaud maintenant, profitez du luxe des fruits à profusion en Equateur, presque un an maintenant après le néant de la Patagonie !
Chouette !
La bise à vous!
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